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Quelques mots sur le développement
durable
C'est après l'apparition des premières revendications
et l'émergence du mouvement écologiste* (situé
au début des années 60), dès la connaissance
par le public de la tragédie de Love Canal (USA) et la publication
de Silent Spring (de Rachel Carson, paru en 1962, aux USA - traduction
française de J.-F Gravrand, Le Printemps silencieux, en 1963,
éd. Plomb, 280 p.) ouvrage de référence, révélateur
des atteintes à l'environnement et à la santé
des gens induites par les activités humaines.
C'est après
l'échec, dans les années 80 - 90, des tentatives irréalistes
et présomptueuses de créations de biotopes artificiels
(voir les ratages de Biosphère I et II) ou les illusoires et
*Voir la bibliographie et les documents à
disposition.
Ainsi que Extraits de la Loi sur l'action publique en vue d'un développement
durable. |
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coûteux espoirs de construire des cités habitables en
orbite ou sur d'autres planètes, permettant - à certaines
élites - de fuir les conditions devenues insoutenables sur
la Terre. C'est enfin au vu de l'ampleur prise par le phénomène
et la quantité incommensurable des dégâts déjà
commis; suite au constat fait du besoin
de développer un système
cohérent avec les aspirations légitimes de populations
entières - souhaitant simplement une vie vivable - et non plus
fondé par un marketing opportuniste à la recherche de
parts de marchés et de profits immédiats. C'est enfin
suite aux appels toujours plus pressants de spécialistes, scientifiques,
experts indépendants des industries et des transnationales,
toujours plus nombreux à dénoncer la mise en danger
de tous les organismes vivants, qu'apparut la volonté d'établir
de nouvelles «règles du jeu» basées non plus
sur la |
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croissance économique mais sur la régulation
des productions et des ressources ayant pour but leur répartition
équitable ainsi que la protection à long terme des milieux
et des espèces.
L'expression de ces notions par le terme de «développement
durable», traduit de l'anglais sustainable development, a été
définie en 1987 par le rapport de la Commission mondiale environnement
et développement (Commission Brundtland) formée sur
proposition de l'Assemblée Générale
de l'ONU, siégeant à Genève :
«Un développement est durable s'il garantit que les besoins
de la génération actuelle de tous les pays et groupes
de populations sont satisfaits sans porter préjudice aux facultés
des générations futures de satisfaire leurs propres
besoins».
C'est l'expression, en termes contemporains, d'une sagesse |
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intemporelle
que l'on trouvait déjà dans ce proverbe africain (probablement
apocryphe) si souvent cité :
«Nous n'héritons pas cette Terre de nos parents, nous
l'empruntons à nos enfants».
Le rapport Brundtland marque une étape dans l'approche des
organisations internationales sur les grandes questions du développement
économique (fossé nord-sud), de l'environnement (pollution,
épuisement des ressources naturelles) et de société
(démographie, santé, éducation) et en conclut
qu'elles ne peuvent pas seulement être traitées chacune
pour elle-même, qu'il
importe de veiller à leurs interactions et de s'inspirer d'un
principe directeur commun.
En juin 1992, la Conférence des Nations Unies sur l'environnement
et le |
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développement, plus communément connue sous l'expression
de Conférence de Rio ou Sommet de la Terre*
a généré à la notion de développement
durable en la définissant comme une politique de convergence,
ou de rééquilibrage à l'échelon mondial,
de trois principes : l'efficacité économique, l'intégration
sociale et la responsabilité écologique.
Cette conception du développement durable - expression d'une
solidarité non seulement intergénérationnelle
mais aussi intragénérationnelle, reconnaissant le droit
du sud au développement, la responsabilité du nord de
réduire son impact sur l'environnement et l'importance d'une
intégration solidaire - est aujourd'hui la référence
commune de l'ensemble des organisations internationales et des Etats. A Rio, 181 Etats
(dont la
*www.iclei.org
1.1.7. UNCED : Rio-Declaration (1992) |
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Suisse) ont en particulier adopté un
Programme d'action
pour le XXIe siècle, l'Agenda 21*.
Ce document invite tous les Etats à établir à
leur tour, au niveau national et au niveau des pouvoirs locaux, des
Agendas 21 ou programmes d'action pour le développement durable.
Suite à la Conférence de Rio, les villes ont, les premières,
senti la nécessité de poser les bases d'une mise en
oeuvre du développement durable.
En mai 1994, la Ville d'Aalborg (Danemark) et la Commission européenne
ont préparé, à l'aide de l'International Council
for Local Environmental Initiatives**,
une Conférence européenne sur les «villes durables».
Au terme de cette rencontre, une Charte des villes européennes
pour la durabilité,
*www.iclei.org
1.1.8. UNCED : Agenda 21 (1992)
**www.iclei.org |
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la Charte d'Aalborg* a été
adoptée par 80 représentants d'autorités locales
européennes et 253 d'organisations internationales, de gouvernements,
d'instituts scientifiques et de consultants.
Les exigences du développement durable ne concernent pas seulement
les Etats. L'Agenda 21 met l'accent sur le rôle très
important des collectivités locales pour traduire le concept
en termes de plan d'action. Le chapitre 28 de l'Agenda 21 traite en
particulier des «initiatives des collectivités locales
à l'appui d'Action 21»**.
Il demande que toutes les collectivités
locales établissent un Agenda 21 local avant 1996, en soulignant
la nécessité, dans son élaboration, de trouver
le consensus des principales composantes de la société.
(c.f. : Un Agenda 21 pour Genève,
*www.iclei.org/europe/la21/echarter.htm
**www.iclei.org
1.1.10. UNCED : l'Agenda 21, Chap. 28 |
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Projet pour la consultation
du public; www.geneve.ch/agenda21/).
Au contraire de l'utilisation de techniques telles que le nucléaire,
ou les exploitations minières, pétrolières, les
monocultures, les industries lourdes ou chimiques..., génératrices
de nuisances et de déchets toxiques en quantités ingérables
et responsables du gaspillage des ressources, le concept de développement
durable contient la notion de la préservation de ces ressources, de la diversité
des espèces et des conditions de vie pour les générations
futures. A la manière des forestiers qui plantent des arbres
pour leurs descendants, à la manière de ces peuples
indiens américains qui ne prenaient aucune décision
sans en avoir évalué les conséquences pour sept
générations; le développement durable implique
en fait la décision de travailler aujourd'hui pour demain et |
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après-demain, il implique aussi d'agir, là où
l'on est, sachant que chaque geste fait dans la conscience de ses
conséquences participe de la réalisation d'une évolution
réfléchie, c'est l'application du fameux concept «penser
globalement, agir localement».
L'incompatibilité entre développement durable et croissance
économique confine au tabou. En effet, si cette dernière
(basée sur des objectifs quantitatifs) implique des bénéfices
matériels engendrant des destructions irrémédiables
et donc des pertes à terme; la notion de développement
durable implique elle, au contraire, de se déterminer pour
un avenir vivable, dégageant des «bénéfices»
au plan de la qualité de la vie, des progrès dans la
protection des milieux et des espèces; elle est axée
sur le long terme et l'utilisation de techniques non polluantes, l'application
globale des |
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conventions sociales et environnementales, ce qui n'est
d'évidence pas rentable pour les tenants du commerce, local
ou international, friands de profits immédiats. |
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Extraits de la Loi sur l'action publique en vue d'un développement
durable
Le Grand Conseil de la République et canton de Genève,
vu le programme d'action pour le XXIe siècle (Agenda 21) adopté
par la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et
le développement à Rio en juin 1992; vu l'article 73
de la constitution fédérale, du 18 avril 1999; vu l'article
160B de la constitution de la République et canton de Genève,
du 24 mai 1847, décrète ce qui suit : |
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Chapitre 1 Dispositions générales
Art. 1 But
1 L'ensemble des activités des pouvoirs publics s'inscrit dans
la perspective d'un développement de la société,
à Genève et dans la région, qui soit compatible
avec celui de l'ensemble de la planète et qui préserve
les facultés des générations futures de satisfaire
leurs propres besoins.
2 A cette fin, on recherchera la convergence et l'équilibre
durable entre efficacité économique, solidarité
sociale et responsabilité écologique.
Art. 2 Convergences des politiques
publiques
Le Grand Conseil et le Conseil d'Etat veillent à la cohérence
des objectifs poursuivis et des modalités adoptées,
dans tous les domaines de l'action publique, avec la perspective d'un
développement durable. |
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Art. 7 Agendas 21 communaux
L'Etat soutient et encourage la mise sur pied par les communes de
programmes spécifiques en vue d'un développement durable
dans leur domaine de compétence.
Art. 8 Actions de la société civile
1 L'Etat soutient et encourage la réalistaion de projets spécifiques
en vue d'un développement durable par des personnes physiques
ou morales.
Chapitre 2 Objectifs 2002
Art. 12 Ecosite
L'Etat favorise la prise en compte des synergies possibles entre activités
économiques en vue de minimiser leur impact sur l'environnement
et recherche la possibilité d'une réalisation pilote. |
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Art. 13 Lutte contre l'exclusion
L'Etat met en place une action transversale entre politique de l'emploi
et politique sociale en vue de prévenir l'exclusion du marché
du travail en raison de l'évolution économique ou d'une
formation devenue inadéquate.
(FAO du 30 mars 2001) |
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